Coup de cœur Janolo, les clichés uniques de Leoneverre se dispersent aujourd’hui à travers une collection empreinte de valeurs et d’une certaine nonchalance. Elle le dit elle même : “ mes photos, ce sont un peu comme des tatouages que l’on se grave dans la peau”
Indispensable d’en savoir plus, le rendez-vous est pris. Direction le Mexique où Léon réside, pour une rencontre les yeux dans les yeux avec cette artiste au style atypique, à l’ univers singulier et au parcours créatif inspirant.
Janolo : Passeport : Prénom, Nom, Âge, lieu de naissance ?

LN : Moi c’est Léa, mais je préfère qu’on m’appelle Léon, j’ai 28 ans et je suis née à Bron, dans le 69. (Le “Bronx" comme dirait mes amis). Je suis très fière d’être Lyonnaise car c’est une ville qui rayonne à travers le monde culturellement parlant et j’aime être associée à cette vision.
Janolo: Parlons peu, parlons bien mais surtout parlons photographie !
Pourquoi ? Depuis combien de temps ? Tes inspirations ? Ton parcours ? Tes références ? Dis nous tout !
LN : J’ai commencé la photographie au lycée, mais j’ai toujours été attirée par le milieu artistique, surtout par la photo et le dessin. Ma tante, qui a fait les beaux art de Paris a grandement participé à développer ma sensibilité sur ces deux points et aussi sur l’écriture mais c’est un autre sujet. Toutefois, j’ai vraiment commencé à m’impliquer dans la photo lors de mon premier voyage au Brésil en 2014, qui a suivit d’une année au Mexique en 2015 où j’ai passé la majeure partie de mon temps à voyager et à photographier chaque recoin du pays.
J: Tu travailles à l’autre bout du monde ( au Mexique) et tu es créatrice de contenu, comment vis-tu cette liberté et le fait d'être une “Digital nomade” ?
Je suis repartie à Mexico car, après cette année 2020 de confinement, j’avais le besoin de revoir mes amis Mexicains et de voyager quelques mois pour me recentrer sur moi même et respirer de nouveau.
J’avais déjà vécu un an à Mexico city mais avec la pandémie, la mégalopole n’était pas aussi vivante qu’elle ne l’était et les restrictions très contraignantes. Après quelques semaines dans la capitale, j’ai donc atterri à Sayulita, un petit « pueblo mágico » de la côte pacifique Mexicaine. Je suis tombée amoureuse de la région, de la jungle et de la mer, et mes 3 mois de voyage se sont vite transformés en 8...

J: Quels sont tes outils pour capturer tes clichés ?
J’ai toujours eu un appareil photo dans mon sac, j’ai commencé avec des petits Kodak instantanés et des polaroids, (qui pour moi reste des basiques) mais pour être vraiment honnête, mon iPhone reste mon meilleur ami , surtout quand c’est pour Instagram (rires)
D’ailleurs, pour l’anecdote, mon ex-copain m’a acheté un VRAI appareil pour mes 27 ans, un petit canon powershot g9x mark II, en me disant qu’il n’en pouvait plus de me voir faire des photos avec mon téléphone... Sinon, je viens d’acquérir un minolta argentique qui est aussi vieux que moi et j’ai passé mon été avec ! J’ai encore beaucoup à apprendre pour ce type de photos, ou l’approche est totalement différente du numérique, mais c’est justement ce que j’aime particulièrement et qui fait toute la singularité des photos film.
J: Quel message, quelle émotion souhaites-tu transmettre à travers tes photos ?

Pour moi être photographe, c’est partager sa vision du monde et sa sensibilité avec les autres pour en faire ressortir quelque chose, un apprentissage, une émotion, un souvenir, un concept, une opinion. Les photos sont un peu comme des tatouages que l’on se gravent dans la peau. Si l’on choisit d’en faire une, à un moment précis, c’est que l’on a envie de remémorer se souvenir immuablement. Elles doivent transmettre et vivre dans le temps, et c’est pour moi ce qui fait sens dans la photographie.
J: As-tu des valeurs/convictions qui te tiennent à cœur ?
Avant d’être photographe, je suis avant tout une Humanitaire. Après de longues études à la fac, cad une licence et un double master en Communication, Médias, Développement et Sociétés, principalement axe sur la solidarité internationale, j’ai décidé de m’investir dans un service civique pour l’UNICEF après mes études afin de développer mes compétences. Suite à ca, j’ai été Lauréate de l’Institut de l’engagement et poursuivis mon parcours a l’école Bioforce pour devenir Responsable
de projets en protection de l’enfance en situation d’urgence, au Sénégal, à Dakar ou j’ai passé 6 mois. Ma vision du monde a été complètement bouleversé lors de ce voyage et cela m’a profondément convaincue que je voulais faire de ma passion pour l’Humain, une ligne de conduite pour toutes mes aspirations futures. Partager mon engagement afin de faire évoluer les mentalités, parce que c’est en étant d’abord un acteur du changement sois même que l’on a un impact sur ce qui nous entoure. En tant que citoyenne du monde, je pense que c’est un devoir d’apporter une vision plus éthique et humaine par le biais de son travail, et la réalisation de mes projets m’encourage dans ma quête de sens et je voudrais que cela se traduise dans ce que je partage.
J: Tu es la 1ère photographe à intégrer Janolo, pourquoi ce choix ?
J’ai choisi Janolo, parce que l’on partage toutes les deux des valeurs et une vision commune. Nous sommes toutes les deux des femmes indépendantes et passionnées qui ont envie de partager leurs convictions et leur travail en transmettant un engagement qui fait sens, et particulièrement dans une société où la sincérité et la transparence sont de plus en plus rares... Je suis très fière de faire partie de cette aventure, et surtout d’être la première photographe à intégrer cette plateforme !
Retrouvez la collection ici
Comment appréhendes-tu la condition de femme dans la photo ?
En tant que femme, dans une société construite sur un modele patriarcal, je pense que c’est très important de transmettre, de s’encourager et de mettre en lumière la situation de milliers de femmes et de jeunes filles dans le monde qui n’ont pas toutes la chance et la liberté de pouvoir s’exprimer.
J’ai toujours été inspirée par des femmes fortes depuis mon enfance, en passant d’Antigone à Simone de Beauvoir, ou encore Gisèle Halimi, surement parce que celles qui m’entourent sont des
guerrières et j’ai toujours voulu suivre leur exemple. Les photographes que j’admire sont majoritairement des femmes ! J’aime énormément le travail de Denisse Ariana Perez, Lou Escobar, Mariana Garcia, Natalie Karpushenko... la liste est longue !
J: Quels conseils donnerais-tu à un.e jeune photographe ?
Le seul conseil que je pourrais donner aujourd’hui, c'est d'avoir confiance en soi et de se battre pour ses convictions envers et contre tous, car la liberté d’être soi-même et de faire ce que l’on aime n’a pas de prix.
Où te projettes-tu dans 10 ans ?
Dans 10 ans, j’aimerais pouvoir raconter à mes enfants, qu’avec de la patience, de l’ambition et de l’amour on peut tout faire. J'aimerais qu’ils soient fiers du chemin que je suis en train de construire et que dans quelques années, je continuerai de vivre de mes passions, dans une petite maison au bord de la mer, avec un grand potager et pleins d’animaux !
